Présentation

Le projet Transcultural Europe in the Global World (TransEu) porte sur la reconfiguration de l’Europe au moment où les contacts entre les différentes cultures et leurs interactions s’accélèrent et se multiplient. Les déplacements à l’intérieur de son espace caractérisent un paradigme anthropologique relevant de formes complexes de mobilité humaine, dans un contexte défini par la superdiversité et l’hypermobilité. Cette circulation accrue comprend de multiples déclinaisons (migration interne, migration de retour, déplacement économique et professionnel, mobilité académique, tourisme, expatriation, exil…).

Ce projet considère la dimension transculturelle des phénomènes de transmission et de transformation des cultures et des langues en contact au sein de l’UE comme un facteur politique majeur de changement social qui réclame de nouveaux outils conceptuels et de nouvelles méthodes d’enquête pouvant aussi renouveler les pratiques de la pédagogie interculturelle au sein de l’université et de la société civile. Un corpus de travail constitué par des récits de migration, des témoignages et d’autres formes d’expression fera l’objet de réflexion et de débats dans des séminaires, ateliers et dans un colloque de clôture.

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En tant que projet de diffusion de contenus, Transcultural Europe in the Global World (TransEU) se structure selon un processus d’arborescence qui va du niveau local au niveau européen en passant par le niveau national, autour d’une série d’activités à caractère scientifique et pédagogique.

Son but est de diffuser une nouvelle conception de la confrontation et du dialogue entre cultures et de soutenir les formes expressives et discursives transculturelles à travers plusieurs langues-cultures.

Les activités prévues sont centrées sur les phénomènes de transculturalité européenne, induits par les formes de circulation accrue, très diversifiées, qui caractérisent notre monde « globalisé ».

Les cinq séminaires et ateliers du programme, qui auront lieu à Nanterre, Coimbra, Rome, Prague, Cagliari, sont conçus comme des étapes itinérantes, des temps exploratoires de débat entre les groupes de travail qui se sont constitués autour de chaque membre du staff et des acteurs pluriels, dans une logique interuniversitaire et interinstitutionnelle. Les chercheurs communiquent et débattent avec les étudiants, les professionnels de la culture, les décideurs politiques et les représentants d’institutions culturelles ou du milieu associatif. Le projet atteint un large public local, national et transnational, concerné par le plurilinguisme et le dialogue entre les cultures, grâce à l’implication directe de groupes cibles (selon les activités, étudiants, chercheurs, représentants de la société civile, décideurs politiques, grand public) dans les différents pays européens accueillant les activités.

La méthodologie de travail comporte d’abord la définition des concepts dont l’utilisation varie selon les disciplines et les pays et une analyse pluridisciplinaire relevant des études inter-trans-culturelles et des sciences sociales et humaines (anthropologie, sociologie, philosophie, histoires des idées, études politiques, études culturelles, littérature et arts). L’objet d’étude privilégie la prise de parole dans plusieurs champs disciplinaires, la narration de soi étant emblématique de transferts culturels significatifs pour la construction culturelle et pour l’insertion européenne.

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Les perspectives interdialogiques et interculturelles seront questionnées dans le cadre de la pratique pédagogique lors des cours de Licence et de Master dispensés dans les institutions universitaires concernées ; par ailleurs, les étudiants seront directement impliqués dans des ateliers plurilingues.

La configuration culturelle, sociale et politique de l’Europe est le résultat protéiforme et toujours mouvant d’une histoire culturelle d’échanges, où le collectif se confronte avec des trajectoires individuelles complexes. Il est incontestable que l’Union Européenne joue un rôle majeur dans la définition de stratégies transnationales pour un futur ouvert à des rencontres et des dialogues productifs, en lien avec l’esprit des programmes d’investissement Horizon, Europe créative (promotion d’un Agenda européen de la culture, contribution au dialogue interculturel et à la participation des migrants à la vie sociale) et les programmes de l’Instrument Européen de Voisinage (coopération pour la responsabilisation réciproque et l’attachement partagé aux droits humains entre l’UE et ses partenaires régionaux).

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Les mutations en cours représentent un véritable atout pouvant permettre à l’Europe de devenir un paradigme réussi de coexistence pacifique dans la diversité. L’Europe aura un rôle d’autant plus important à jouer dans le monde qu’elle saura exploiter son potentiel transculturel, en le considérant comme une ressource et une richesse à activer. La culture est certes un facteur économique majeur, mais la compréhension de ses dynamiques constitue également un facteur politique déterminant.

De leur côté, les citoyens européens, anciens et nouveaux, parce que producteurs de discours et porteurs de sens, sont les acteurs d’une appropriation complexe des objets culturels qu’ils transforment et reformulent à partir de circonstances en mutation permanente. La démarche transculturelle peut permettre l’exercice de la citoyenneté européenne à travers plusieurs langues-cultures, principe inscrit dans le traité d’Amsterdam (1997) et la Charte des droits fondamentaux de l’UE (2000) pour une citoyenneté basée sur des valeurs communes dans “le respect de la diversité des cultures et des traditions des peuples”.

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Pour comprendre cette réalité changeante, nous développons une approche épistémologique pouvant prendre en charge les produits culturels et pouvant en saisir la spécificité en tant qu’éléments constitutifs de notre présent. Au vu des objectifs de notre action, nous proposons une série d’activités à caractère scientifique et pédagogique. Celles-ci impliqueront des acteurs pluriels et seront diffusées auprès d’un large public : chercheurs, jeunes chercheurs, étudiants, professionnels de la culture, décideurs politiques aux niveaux local, national et européen, société civile organisée et médias.

Notre action se structure autour de séminaires, reflet des différents groupes de travail en réseaux qui se sont constitués au sein de l’équipe du projet et auxquels s’ajoutent des interlocuteurs institutionnels.

Des ateliers pédagogiques et créatifs avec la participation d’étudiants sont également prévus. La projection de films documentaires aussi.

Ces travaux auront lieu dans quatre différents pays européens (France, Italie, Portugal, République Tchèque), mais ils impliqueront aussi, par les autres membres du staff, l’Espagne, les Pays-Bas, la Roumanie et les Balkans. Tous ces pays, emblématiques des liens qu’ils entretiennent avec les questions migratoires et les mobilités intra-européennes, peuvent être considérés comme des laboratoires appropriés pour mener notre réflexion (celle-ci portant néanmoins plus généralement sur l’ensemble de l’espace européen).

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Toutes nos activités, qui bénéficieront d’une diffusion élargie, auront lieu en anglais, français et dans la langue du pays du partenaire ; les autres langues européennes seront acceptées et feront l’objet, si besoin, de traduction, car le plurilinguisme est une composante essentielle de la transculturalité telle que nous l’envisageons.

Les cinq rencontres prévues (Nanterre avril 2021, Cagliari septembre 2021, Coimbra octobre 2021, Prague mars 2022, Rome mai 2022) auront d’une part, un caractère méthodologique dans la mesure où elles seront centrées sur la discussion des catégories conceptuelles et théoriques utilisées dans l’analyse d’un corpus de travail comprenant des récits de migration, des témoignages et d’autres formes d’expressions autour de la construction culturelle européenne. D’autre part, les questions de l’identité narrative et de la narration de soi seront posées dans le cadre d’un travail de déconstruction des stéréotypes et des discours de l’exclusion et de la discrimination. L’importance de perspectives interdialogiques dans la pratique pédagogique fera l’objet d’une part, d’une réflexion approfondie, autour d’outils comme la compétence interculturelle et interlinguistique, l’intelligence et le quotient culturel, et d’autre part, d’ateliers pratiques impliquant les étudiants.

Ces outils seront par ailleurs testés dans des cours de Licence et de Master, dispensés dans les institutions universitaires impliquées. Il s’agira également de mettre en évidence l’importance des dimensions artistiques et multi-médiatiques contemporaines, en soulignant l’apport créatif de la transculturalité dans différents moyens d’expression, ce qui va dans le sens proposé par l’Agenda européen de la culture à l’ère de la mondialisation où la culture se présente comme un facteur de cohésion sociale et « force transformatrice pour la régénération des communautés ».

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Les résultats seront présentés et discutés en public lors d’un colloque international (Nanterre, novembre 2022). Cette activité, qui marquera la clôture du projet, permettra la participation de tous les membres de l’équipe, de leurs partenaires, de plusieurs intervenants extérieurs ; seront aussi conviés les enseignants-chercheurs, doctorants et étudiants, des décideurs politiques, des professionnels institutionnels de la culture et des représentants de réseaux associatifs.

Lors de cette étape conclusive du projet, les outils conceptuels transdisciplinaires élaborés et les expériences mises en commun permettront de faire à la communauté scientifique, aux organisations gouvernementales et non gouvernementales, aux associations culturelles ainsi qu’aux élus et aux décideurs politiques des propositions concrètes favorisant la consolidation des processus de participation démocratique à la vie de l’Union Européenne

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Nos activités de diffusion et d’information visent au développement d’un dialogue, à l’échelle locale, nationale et européenne, avec les institutions culturelles et les décideurs politiques, mais aussi avec la société civile. Ce dialogue facilitera la transmission des connaissances et du savoir-faire acquis grâce au projet Jean Monnet, dans les domaines de la recherche et de la formation.

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Les résultats de ce projet seront accessibles au grand public et seront disponibles sur des ressources en ligne : ce site internet sera utilisé pour la diffusion du programme des activités et pour mettre en avant celles des membres du network et des organismes publics et privés partenaires du projet. L’enregistrement de plusieurs activités sera transmis via la webTV de l’Université Paris Nanterre et archivé sur des plateformes d’échange numérique. Une étape ultérieure de la diffusion comportera un volume scientifique de référence au sujet de l’Europe Transculturelle, dont la publication est prévue dans un format en open access. Cet ouvrage fera l’objet de plusieurs présentations publiques. Parmi les activités d’extension universitaire, nous comptons diffuser une plaquette, en plusieurs langues, sur le projet Jean Monnet Project Transcultural Europe in the Global World, à l’occasion de la Journée européenne et dans d’autres circonstances et dates.

Financé par l’Union européenne. Les points de vue et avis exprimés n’engagent toutefois que leur(s) auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Union européenne ou de l’Agence exécutive européenne pour l’éducation et la culture (EACEA). Ni l’Union européenne ni l’EACEA ne sauraient en être tenues pour responsables.